Chemin faisant

Le mot chemin est d’origine celtique : au 7siècle, camino en gaulois, kamm « le pas » en breton; repris au 11siècle par le latin populaire camminus. Il se maintient de nos jours dans les langues romanes : l’italien cammino, l’espagnol camino, le portugais caminho.

Il décrit concrètement une voie de communication terrestre reliant un point de l’espace à un autre, le plus souvent à la campagne ou d’importance secondaire, par opposition à route ou à rue : étroit chemin, chemin tortueux, chemin de terre, grand chemin, désignant une voie plus fréquentée, d’où voleur de grand chemin, chemin du roi, au Canada, du temps de la Nouvelle-France, voie principale conduisant à un chef-lieu.

Par analogie, il exprime dans diverses locutions ce qui conduit à un lieu, le passage pour avancer, se déplacer, se rendre quelque part : se frayer un chemin (à travers la foule), couper le chemin (de quelqu’un), laisser le chemin libre (à quelqu’un). Suivant un itinéraire déterminé, le mot pouvant alors être précédé d’un adjectif possessif à valeur de complément : chercher son chemin, ouvrir le chemin, suivre le bon chemin, avancer dans la bonne direction.

L’espace parcouru entre deux points, parfois avec une valeur abstraite : abattre beaucoup de chemin, faire du chemin, prendre le chemin des écoliers, le parcours que l’on a délibérément voulu le plus long et le plus agréable, faire son petit bonhomme de chemin, faire ses affaires tranquillement et lentement, à mi-chemin, chemin faisant, « tout en parcourant l’espace, tout en effectuant le trajet d’un lieu à un autre », et, au figuré, « par la même occasion, en même temps », à la croisée des chemins, chemin de traverse « raccourci », chemin de la vie.

Les dérivés et composés comprennent chemin de fer, calque de l’anglais railway, mot francisé depuis le 19siècle, à côté de voie ferrée, cheminer, cheminement, cheminot, « employé des chemins de fer », chemineau « vagabond », acheminer, acheminéée, acheminement.

 

Devoir

Dans le domaine religieux, trouvez deux locutions formées avec chemin d’après leur définition.

Chemin sur lequel Saint Paul se convertit au christianisme. Chemin de D _ _ _ _
Chemin parcouru par Jésus chargé de sa croix, de Gethsémani où il fut arrêté, au Golgotha où il fut crucifié. Chemin de c _ _ _ _

Réponse

 

Chemin sur lequel Saint Paul se convertit au christianisme. Chemin de Damas
Chemin parcouru par Jésus chargé de sa croix, de, de Gethsémani où il fut arrêté, au Golgotha où il fut crucifié. Chemin de croix

Chemin de Damas. Soit le chemin sur lequel Saint Paul, qui se rendait à Damas persécuter les Chrétiens, se convertit au christianisme à la suite d’une révélation aux portes de la ville où il entendit la voix de Jésus qui lui demandait : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? » Par figure, la locution a pris le sens de « se convertir; s’amender; modifier profondément ses convictions, ses idées dans un domaine ou un autre. »

Chemin de croix. Par extension, l’expression désigne l’ensemble des arrêts, des moments les plus marquants de la marche du Christ jusqu’au Calvaire. Chacun d’eux étant appelé « station de la croix. » Dans une église ou un lieu de pèlerinage, elle désigne la suite de quatorze tableaux ou bas-reliefs figurant les principaux moments de la Passion. Chez les chrétiens, faire le chemin de croix signifie se prosterner et prier devant chacune de ces stations.